L'histoire d'Alex

Chapitre 1




    Alex finit de boucler la bride de son escarpin droit autour de son pied gainé du noir transparent de ses collants.
Depuis très longtemps, Alex avait l’habitude de se vêtir en femme. Sa révélation avait débuté lorsque petit, il avait par hasard découvert la sublime douceur du nylon fin sur les jambes.
    Alex était de ces hommes, totalement hétérosexuels, qui avaient l’immense chance d’avoir des traits féminins, leur permettant à leur guise de passer pour des hommes plaisant à certaines femmes ou de passer pour des femmes sexy, sans que l’on y soupçonne le fait qu’ils soient des hommes.
Et Alex plaisait aux femmes.
    Elles étaient une de ses passions, et lorsqu’il repérait une « proie » qui lui plaisait, dans un hall d’hôtel ou il était descendu, il se dépêchait d’aller se changer et de revenir en chasseur masculin. Et ça marchait depuis toujours.
       Son joli minois de chanteur pour midinettes des seventies, continuait à faire des ravages dans la gent féminine, et lorsqu’il était en femme, les hommes se retournaient sur lui. Mais Alex, malgré son jeune âge de vingt-cinq ans, a d’autre passions que les habits féminins et les femmes.
    C’est un expert en arts martiaux et il adore les voyages. Sa condition de rentier lui permet de voyager à travers le monde, souvent en brune sexy et flamboyante (il s’était procuré un faux passeport féminin, chez un des meilleurs faussaires de la place de Paris), et c’est en brune sexy, perruque bien fixée à la tête qu’il s’apprête donc à aller visiter Prague.
    L’hôtel où il est descendu, est le plus luxueux de la ville, et il enfile son manteau par dessus sa robe noire de mousseline et sort de sa suite.
Arrivant en bas de l’hôtel, il ne remarqua pas le portier qui lui avait tenu la porte, utiliser un portable dès qu’il eut quitté l’hotel, mais peu après, une grosse voiture noire s’arrêta à sa hauteur et quatre hommes cagoulés en descendirent et le saisirent.
Alex voulu commencer à se défendre, mais des escarpins à talons aiguille de 5 centimètres, et sa robe serrée au genoux, ce n’est pas l’idéal pour envoyer quelques mawashis, même pour un 4ème dan de karaté.
    Et c’est donc après avoir fait volé quelques dents de ses agresseurs, que Alex ressentit une piqûre au bras gauche, et il sombra dans le néant.
Lorsqu’il se réveilla, il était dans une cellule assez grande.
Il n’était pas seul.
    Trois femmes étaient là, comme lui, menottées derrière leur dos, aux chevilles et reliées au mur par un collier en acier.
Comme Alex, chacune était assise sur un lit confortable. La cellule était chauffée et il y avait de la moquette au sol. Le point commun entre ces femmes, c’est qu’elles étaient toutes les trois, plus belles les unes que les autres. La plus près de lui prit la parole en anglais :
« Bienvenue en enfer ma chérie. Moi je suis Cindy Wallace, je suis américaine. Elle c’est Sylvie Bencher, la fille du président d’une grande banque française, et là voici Ingrid Muller, allemande comme tu dois l’avoir deviné ».
    Alex regarda les trois jeunes femmes, habillées dans le même style que lui, et remarqua que la française était baillonée avec un baillon-boule.
Son interlocutrice l’avait appellé « ma chérie » donc aucun signe de masculinité n’était apparu sous le maquillage ou la perruque.
« Bonjour, moi je suis Alexia Vegas (son égo féminin) , je suis aussi française, dit-il en anglais. Que nous est-il arrivé ? pourquoi Sylvie porte-elle un baillon ?
-Elle est punie depuis hier, condamnée à porter un baillon pendant un mois, car elle a mordu un gardien. Nous avons été kidnappées par un réseau de prostitution de luxe, pour être vendues dans des pays orientaux.
-Mais est-ce sa position de fille de grand banquier qui interesse nos ravisseurs ?
-Non, ils n’ont pas fait apparement le rapprochement. L’argent que nous pouvons avoir ne semble pas les interesser. Ce qu’ils veulent, c’est notre beauté pour la vendre.
-Et qui vient s’occuper de nous ?
-Deux fois par jour et à tour de rôle, nous sommes détachées par un gros costaud bien brute, et il nous emmêne pour nous faire manger et nous laver et nos besoins. -Et ça fait longtemps que vous êtes ici ?
-Moi ça fera trois mois demain, Sylvie ça en fait cinq et Ingrid est arrivée il y a une semaine.
-Et d’après vous, combien sont-ils dans le batiment ?
-Je ne sais pas, mais ils sont armés. En plus tu verra, le balaise qui s’occupe de nous est vraiment méchant. Un vrai monstre. D’ailleurs il n’hésite pas à nous détacher pour nous emmener aux toilettes puis nous laver et manger. Nul espoir de lui fausser compagnie.
-Et il n’essaye pas de nous violenter, ou pire ?
-A nous trois, pas encore, mais parfois nous entendons crier dans le couloir.
-Tu..tu veux dire qu’il y a d’autres prisonnières comme nous dans le batiment ?
-oui. Notre cellule donne sur un couloir où il y a d’autres portes. A vue de nez, nous sommes au moins une vingtaine ici.
-Et aucune idée d’où nous nous trouvons ?
-Je pense que nous sommes encore dans Prague. Certains bruits exterieurs filtrent et ça semble être la ville dehors.

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